Histoire de la ville
Les
recherches archéologiques réalisées sur le territoire de Lansargues nous disent
que, depuis les premières civilisations, de très nombreux sites ont été occupés,
au cours des âges, de façon temporaire ou prolongée, aux alentours de
l'agglomération actuelle.
Près de
l'étang, on a répertorié des lieux de vie datant de l'âge du bronze. L'âge du
fer se signale aussi par des gravures sur des tessons de poteries trouvées sur
les habitats des "terra-mares". En d'autres lieux, ce sont des
caractères grecs et gaulois, hélas indéchiffrables, qui ont été mis à jour.
Avec l'époque gallo-romaine, c'est sur une quinzaine de sites que l'on retrouve
des traces d'habitats ou de nécropoles antiques. Il semble que le village
proprement dit se soit alors constitué.
Avec la
période médiévale, nous trouvons, dès 888, Lansargues au nombre des villettes
de la baronnie de Lunel. Cela lui confère un statut bien particulier avec une
autonomie et une liberté de manœuvre très larges ; d'autant plus qu'elle est la
plus importante de ces agglomérations. Elle en devient le chef-lieu et c'est à
Lansargues que se tiennent les conseils.
La villette
elle-même est administrée par deux consuls et un conseil de douze membres. Au
nombre des treize villettes, certaines allaient disparaître, au cours du temps,
telles Saint-Denis-de-Ginestet, Saint-André-de-Moulines,
Saint-Pierre-d'Obilion, où, au nord de Lunel-Viel, Montheil.
Certains historiens y ont vu comme cause la croisade contre les Albigeois, mais
sans doute les guerres de religion leur portèrent-elles le dernier coup. Cela
allait toutefois conférer plus d'importance à Lansargues.
La villette
fut elle-même la cible des protestants en 1594 et son église fut alors « ruinée
et découverte ». En 1622, elle essuya encore une attaque des
religionnaires qui incendièrent les habitations et mirent à sac les caves. Le
relèvement de l'édifice religieux connut maintes péripéties et ne s'acheva
vraiment qu'en 1739.
Au nombre
des péripéties, il faut par ailleurs signaler celles liées au canal, avec ses
envasements et sa concurrence avec celui de Lunel. Pourtant, il fut un temps où
les nefs des marchands génois débarquaient leurs chargements au port de
Lansargues.
L'importance
de Lansargues se signale aussi lors de la division du territoire français après
la Révolution. Lorsqu'il fallut définir les cantons et leur chef-lieu, le
village entra en rivalité avec Mauguio et prétendait pour plusieurs raisons
devoir être chef-lieu d'un canton qui aurait englobé plusieurs villages
voisins, dont Valergues, Mudaison, Lunel-Viel, Saint-Brès...
Cela ne fut
pas suivi. Enfin, plus près de nous, l'édification de la cave coopérative, une
des premières créées, nous rappelle l'importance de la culture de la vigne sur
le village. Elle resta longtemps au second rang français et même mondial pour
sa capacité de stockage, juste derrière celle de Marsillargues. Le village
prospère alors et compte plus de 1800 âmes au début du XXème siècle.
Ce qu'il faut voir et savoir
Lansargues (du latin Lansarnica) doit son nom au gentilice romain LANCIUS, auquel le suffixe anicis s'adjoint. Ainsi il était signifié que tel domaine était la propriété de tel homme, en l'occurrence, un colon romain. Par le passé, le village a porté le nom de Lansanègues.
Lansargues, n'ayant pas eu de seigneur, ne possède donc pas de château historique.
De sa maison consulaire, seule la tour de l'horloge, emprise aujourd'hui dans un pâté de maisons, nous signale l'emplacement. Les escaliers permettant d’y accéder datent d’ailleurs de cette époque, et il est possible qu’il en soit de même pour les gargouilles que l’on voit au-dessus du bureau de tabac.
La continuité dans l'art de vivre
Aujourd'hui Lansargues
garde de son passé des caractéristiques bien définies. Si l'économie agricole a
changé de visage, elle reste bien présente, à coté de petites et moyennes
entreprises nouvellement crées. Son histoire n’a jamais fait état d’un vrai
conflit d’ordre politique ou religieux entre ses habitants. A peine mentionne-t
‘on des rixes au cours des fêtes. Par le passé, on a dépeint plutôt les
Lansarguois comme républicains, moqueurs, pratiquant l’autodérision, aimant
bien vivre, adeptes des taureaux, de la pêche en étang et de la chasse.
Il semble que les choses
n’aient guère changé. La vie du village semble avoir connu beaucoup de
cohésion. En témoignent de nombreuses sociétés qui y sont créées, qu’il
s’agisse de mutualité, de coopération ou de loisirs. Le village compte
toujours, parmi les plus anciennes, une « Union Musicale » qui dit la
part que l’on a de tout temps accordée à l’art et la culture. L’année 2009 a
connu la triple commémoration des centenaires de la place Saint-Jean, de la
société d’assurances agricoles devenue Groupama et de l’union Musicale. On
retrouve très loin en remontant le temps deux grandes fêtes, l’une en novembre
pour célébrer Saint-Martin, le saint-patron du village et l’autre pour le
quinze août. Le carnaval était aussi un moment fort des réjouissances. Enfin,
on retrouve comme dans tous les villages de la région, la mention des courses
de taureaux, dès le XIXème siècle. Les arènes sont un pôle d’attraction aussi
important que le terrain de sport, la halle des sports, le boulodrome, le plan
d’eau pour la pêche et la salle des fêtes. Tout cela, en se perpétuant, donne
au village malgré ses nombreux agrandissements, un esprit de maintenance dans
les traditions et une qualité de vie particulièrement enviable.
Agriculture et environnement
Lansargues village tranquille, vit essentiellement tourné vers l’agriculture jusqu’au milieu du XXème siècle surtout de la vigne et des céréales. 1956 marquera un tournant, les gelées sont terribles et porteront un coup à la viticulture.
C’est le
premier grand virage, diversité culturale, arboriculture et maraîchage
apparaissent, c’est aussi le début de la mécanisation. L’activité viticole est
florissante, la cave coopérative occupe les tous premiers rangs européens en
termes de capacité.
Les années
70 verront un deuxième grand virage, car la politique agricole commune sacrifie
la viticulture, les primes à l’arrachage fleurissent, c’est la fin programmée
de la viticulture.
Les grandes
cultures, céréales, maraîchage, se développent. Aujourd’hui, c’est une agriculture
semi industrielle ultra mécanisée. L’exploitation familiale s’est transformée
en société, les agriculteurs d’hier sont des chefs d’exploitations diplômés.
Les
pratiques agricoles évoluent, (agriculture raisonnée, certifiée, bio, et
surtout raisonnable) Près d’un tiers du territoire local est consacré à
l’agriculture bio. Les produits proposés sont de grande qualité. Le travail des
agriculteurs est respectable, faisons-leur confiance, ce sont eux qui
construisent aujourd’hui l’agriculture de demain.
La richesse de notre patrimoine environnemental permet à
chacun de trouver une place dans le paysage local. La Viredonne voit ses berges
s’agrémenter et proposer des chemins de balades jusqu’au carpillon début d’une
zone Natura 2000 qui propose une biodiversité remarquable aux amoureux de la
nature en quête de tranquillité.
C’est le contraste fort avec l’agriculture de production,
cette partie du territoire est consacrée à l’agriculture extensive, éleveurs de
taureaux Camargue et de chevaux. On y pratique la pêche de loisir au «
Carpillon » site prisé pour son calme, la chasse trouve aussi un espace plus au
sud dans les marais inondés. La
gestion de cet espace naturel sensible depuis plus de dix ans par le service
environnement de l’Agglomération du Pays de l’Or permet d’observer dans une
biodiversité remarquable à grande valeur patrimoniale une grande diversité de
larolimicoles
Attention zone
sensible, dame nature est fragile et son équilibre aussi. Nous voulons que cette magnificence se
perpétue et nous voulons la transmettre aux générations futures, alors
respectons la...
Lansarguois célèbres
Plusieurs Lansarguois ont eu par le passé un certain renom, et tout d'abord le félibre Alexandre Langlade. Son œuvre importante, bien plus marquée que celles de nombreux versificateurs occitans, le fit surnommer "Le Tavan languedocien". Par ailleurs, il joua un rôle politique localement non négligeable.
Nous avons déjà cité l'érudit Grasset-Morel ; nous ajouterons à cela deux députés, l'un d'eux étant le descendant de ce dernier, Pierre Grasset-Morel, et, avant lui, Marius Ales, qui exerça à Lansargues comme vétérinaire. Enfin on ne peut ignorer l'évêque missionnaire de Madagascar et ami du Maréchal Lyautey, Monseigneur Jacques Crouzet.